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L'Absinthe d'Airain
17 avril 2007

Manifeste 2001

Sur toute chose, je dégouline. Et je le fais de toute ma conscience, de toute ma puissance, de tout mon être, enfin. Un poète, un lâche...
Jamais un mal d'être ne parait si grand que lorsqu'on en saisit les rapports, les perspectives, mes raisons. Je souffre la sensation de souffrir. Je me sens, comme je dégoutte sur toute chose.

Oui, les raisons car "je suis légion", et si celui qui est celui qui est s'accomplit en essence et existence simple, c'est pour l'homme la multiplicité et l'inaccomplissement qui sont sa passion. Je m'éclate dans toute la foule des moi-mêmes et je l'éclabousse de ma chair, de mon coeur. Et comme j'éclabousse toute chose, je m'y perd et crée ma peine et ma passion, dans ce multiple. Et en cela je me brise à nouveau.

Je peux penser, toute volition s'entachera de ces passions, de l'éternité qui grignote mon temps. Et plus je pense et plus je me quitte. ma pensée non plus ne s'accomplit et je crois me soumettre à la folie du dégout, à la folie de cette lâcheté qui me fait dégoutter sur tous mes actes : ma conscience devient liquide, elle se trouble : elle devient ce miroir huileux, veule et mélancolique, ma conscience lâche de toute chose.

Il me semble que c'est le dégout ? Mais autant comme origine que comme conséquence. Ce dégout n'est même plus répulsion car il s'anéantit dans mon impuissance. je serais d'autant plus lâche si j'osais feindre le dégout pour voiler mon impuissance. Mais je suis la mauvaise foi : haïssez-moi je ne possède rien !! Mon dégout n'est qu'inaccompli, impuissant... Je suis un lâche dégout dans toute chose comme dans moi-même.

Impuissant, cette maladie de l'impuissance disséminée en tout objet, j'en suis l'incarnation. Et le rêve même, a été perdu. Et cette impuissance est affreuse : elle est l'inaccomplissement sempiternel de ma puissance. Elle ne s'achève jamais, l'acte m'est inconnu, et comme jamais ma liberté ne sera positive, c'est l'horreur qui sera toute ma joie.

C'est ce qu'il nous faut, c'est l'Absinthe d'Airain ! Une fleur d'absinthe sculptée dans de l'airain. L'ivresse comme transcendance de mon inaccomplissement ; l'airain pour ne pas m'anéantir dans le néant. Oui, mon impuissance est séparation totale de mes manifestations dans le réel, alors mon dégout se l'approprie, je m'approprie mon dégout, en créant le superflu, l'absurde, l'inutile.

Et je n'en suis pas soulagé : je deviens fou et dangereux.
Voilà toute ma joie.
L'absurde, sera mon ostinato.

L'Absinthe d'Airain, c'est la construction d'une entité dont l'essence est déconstruction : l'ivresse cristallisée dans ce métal, dont on fait les cloches. Ainsi, orgueilleux et lâches, nous nous approprions l'impuissance et le dégout : nous faisons de l'inachèvement une puissance ultime, et nous nous excluons de toute détermination, même de nous-même, par cette appropriation.

Jusqu'à ce manifeste est l'absurdité : nous venons de le déconstruire en l'affirmant. Ainsi, tout est possible, car rien ne se fixe. Mais il ne faut pas oublier l'airain.

tout ce qui est établi ne peut s'affirmer, pour l'homme, qu'en contradiction, en déconstruction. Pour l'homme, la négalité d'une situation s'impose de telle sorte que toute situation est néantisée. Ainsi, ne s'affirme qu'une chose qui meurt ou qui se crée, car elle possède en elle-même l'entier de son possible en son anéantissement et sa création.

nous agissons donc en cela pour l'Homme. Pour l'éveil à toute chose. Pour nous absolument, car nous sommes absolument malades.

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